🏋️‍♂️ Bitcoin représente désormais 1.7% de l'argent global

Vendredi dernier, le chef de la banque centrale américaine Jerome Powell a ouvert la porte à une nouvelle baisse des taux lors d'un discours, ce qui a considérablement revigoré le sentiment du marché crypto.

Ce regain s'est exprimé dans le Crypto Fear & Greed Index, qui a sauté de "neutral" à "greed", tandis que les cours de Bitcoin et Ethereum ont réagi positivement à l'annonce. En effet, une baisse des taux signifie une croissance à venir de la liquidité globale, ce qui profite en général aux crypto-actifs.

En plus d'une baisse des taux, un autre énorme vecteur de croissance pourrait venir des fonds de pension américains. Suite à un récent décret du président, les fonds de retraite 401(k) pourraient bientôt pouvoir intégrer les crypto-actifs dans leur portefeuille.

Selon Bitwise, même une allocation modérée de 1% des fonds de pension amènerait $122 milliards de capitaux frais, ce qui pourrait propulser Bitcoin à $200'000 d'ici la fin de l'année. D'autres analystes ont des prédictions de prix encore plus ambitieuses, assumant un transformation durable du marché avec les fonds de pension devenant la source la plus stable de demande pour le BTC.

Dans ce contexte, Bitcoin représente désormais 1.7% de toute la masse monétaire globale (M2), un accomplissement rendu possible par la politique monétaire expansive des banques centrales et par la demande croissante pour de l'argent "dur".

Pendant ce temps-là, Strategy a acquis 430 BTC supplémentaires pour $51 millions, augmentant son butin à 629'376 bitcoins. L'entreprise a souligné qu'il n'était pas dans son intention d'influencer le cours du Bitcoin. Selon son responsable de l'investissement Shirish Jajodia, la firme est active en permanence sur le marché mais sans jamais manipuler le prix de façon délibérée. Les réactions du cours à chaque achat de Strategy étant différentes, on peut considérer sa théorie plausible.

On parlait dans nos dernières newsletters des doutes croissants dans la communauté Bitcoin, c'est au tour du vétéran Preston Pysh de s'exprimer en critiquant le fait que les dérivés institutionnels, les ETFs et autres modèles de custody sapent l'idéal originel de self-custody du Bitcoin. Selon lui, la philosophie de responsabilité personnelle se fait progressivement remplacer par le narratif d'une intégration dans le système financier traditionnel.

Le lien entre politique des taux d'intérêts, liquidité macroéconomique et adoption crypto continue d'être de plus en plus évident, et Bitcoin s'établit comme indicateur de politique monétaire mais aussi de signal d'alarme de la dévaluation globale des monnaies.

Bitcoin est ainsi à une croisée des chemins : d'un côté l'adoption institutionnelle se dirige vers une dimension inédite, et de l'autre le fossé entre la réalité et l'idéologie originelle de Bitcoin se creuse. Si la régulation, les modèles de custody et les dynamiques d'ETFs dominent, que restera-t-il de la philosophie techno-anarchiste du Bitcoin?

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💎 Ethereum établit un nouveau record de prix

La semaine passée, les ETFs spot Ethereum ont reçu pour $287 millions d'entrées pour la seule journée du 21 août. Après quatre jours de sorties, le volume total des ETFs Ethereum a rebondi à $27.66 milliards de capitaux, représentant 5.31% de tous les ETH en circulation.

Cette forte demande a enfin poussé le cours de l'Ether au-delà de son précédent record de 2021 à un nouveau niveau atteint dans la journée d'hier à plus de $4'900, ce qui représente une augmentation de plus de 250% depuis le dernier creux d'avril.

Des entreprises comme SharpLink et BitMine continuent leurs acquisitions d'ETH et aujourd'hui ce sont pas moins de 69 sociétés qui ont acheté 4.1 millions d'ETH, soit 3.4% du total.

SharpLink à elle seule a investi pour $667 millions à des prix proches du pic et utilise désormais ses ETH pour du staking, qui rapporte actuellement 3% environ.

BitMine quant à elle a ajouté 373'000 ETH à son trésor, l'amenant à 1.52 millions d'ETH valant $6.6 milliards.

Alors que l'activité on-chain augmentait de 63% sur Ethereum et que les marchés futurs annonçaient $69 milliards de positions ouvertes, des analystes mettaient en garde contre l'habituel repli du mois de septembre. En effet, l'ETH a historiquement sous-performé durant ce mois, qui fait généralement suite à un rallye du mois d'août.

Mais la demande institutionnelle pour Ethereum atteint des records, tandis que la tendance des sociétés à trésorerie Ethereum comme BitMine et SharpLink s'accélère.

Le résultat est une offre qui se raréfie et qui pourrait ainsi absorber la correction historique du mois de septembre. Ce schéma saisonnier pourrait ainsi être cette année brisé pour la première fois.

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💵 Le futur géopolitique du dollar numérique

Coinbase prévoit que le marché des stablecoins pourrait atteindre $1.2 billions d'ici 2028, une croissance alimentée par une régulation plus claire. Tether et Circle en particulier sont en train d'acquérir une importance macroéconomique en tant que grands acheteurs de dette américaine.

La demande pourrait même avoir un impact sur le rendement des bons du trésor à trois mois. Cette prédiction se base sur l'entrée en vigueur du GENIUS Act prévue pour 2027, qui devrait mieux réguler les stablecoins aux États-Unis.

En parallèle, une prohibition de facto des monnaies numériques de banque centrale (CBDCs) a été mise en place par la chambre des représentants dans le cadre du nouveau budget de la défense.

La Fed n'aurait ainsi plus le pouvoir de développer ou tester sa propre monnaie numérique, à l'exception de stablecoins ouverts et décentralisés. Cette mesure fait partie du changement de stratégie des républicains suite aux déclarations de Trump contre les CBDCs.

Les stablecoins sont donc en passe de devenir des outils d'importance géopolitique. Maintenant qu'un dollar numérique contrôlé par l'état semble avoir été désormais écarté, les USA préfèrent soutenir des stablecoins USD gérés par des entreprises, ce qui façonnera d'une manière globale les marchés des capitaux, la concurrence entre les monnaies et le rôle de l'état dans le système financier numérique.

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🌎 Le nouvel ordre des devises

Selon le Financial Times, la banque centrale européenne examine la possibilité de faire tourner un euro numérique sur des réseaux ouverts comme Ethereum ou Solana, un potentiel changement de cap par rapport aux discussions passées autour d'infrastructures fermées.

La considération de blockchains ouvertes est symbolique en tant que contre-pied de l'UE aux stratégies russes et chinoises, où les CBDCs seront entièrement contrôlées par l'état. La discussion se tient avec la dominance croissante des stablecoins américains en toile de fond, qui sont une menace pour l'autonomie monétaire de l'Europe.

La Russie quant à elle s'attelle au lancement de son rouble numérique pour les grandes entreprises à partir de 2026, malgré un grand scepticisme de la population. Selon l'agence de notation nationale, le projet pourrait ramener $3.25 milliards à l'économie chaque année à partir de 2029. Toutefois, les banques sont confrontées à des coûts d'adoption élevés et des possibles pertes de revenu. Le rouble numérique est bien entendu un outil géopolitique : la Russie l'utilise déjà dans ses échanges internationaux, aux côtés du Bitcoin et de l'USDT.

Aux États-Unis, le débat sur l'identité numérique dans la DeFi risque bien de s'intensifier. Le département du trésor considère en effet l'intégration de vérifications KYC directement dans des smart contracts, une idée qui a été qualifiée de "surveillance de salon". Bien que de nouveaux standards comme les zero-knowledge proofs et les protocoles d'identité décentralisée (DID) devraient offrir de nouveaux moyens de protection des données, les principes de décentralisation sont en jeu.

La course à la monnaie numérique n'est plus qu'un projet technique, c'est une compétition géopolitique sans pitié. Tandis que l'Europe semble favoriser l'ouverture et l'interopérabilité, la Russie teste ses moyens de contrôle et de coercition, et les États-Unis oscillent entre innovation et surveillance. Celui qui gagnera cette course ne fera pas que décider d'une nouvelle infrastructure, il écrira les règles du système financier en ligne.

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