📊 Bitcoin entre tempête macro et cible à un million
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La semaine dernière le marché était dans une situation globalement tendue, entre pressions inflationnistes, ventes d'insider probables et tourmente dans le secteur bancaire chinois qui ont pesé tant sur les marchés traditionnels que cryptos.
Malgré ça, certains grands acteurs dressent toujours un tableau haussier à long terme pour le Bitcoin. Dans son dernier rapport, Bitwise par exemple prévoit un prix du BTC à $1.3 million d'ici 2035, ce qui correspondrait à une croissance annuelle de 28.3% jusque là. Cette prévision se base sur un combinaison de pénurie d'offre, de demande institutionnelle et de développements macroéconomiques.
Les achats de Bitcoin par les entreprises soutiennent cette réflexion, puisqu'elles dépassent à l'heure actuelle la production des mineurs par un facteur six. Plus de 35 entreprises détiennent aujourd'hui plus de 1'000 BTC chacune. Strategy mène la danse avec 632'457 BTC, et affiche actuellement plus de $25 milliards de gains non réalisés.
JPMorgan soutient également cette tendance avec sa propre analyse : le Bitcoin est sous-évalué par rapport à l'or, et un objectif de prix de $126'000 d'ici la fin de cette année est justifié, notamment par la baisse de la volatilité qui offre plus de prévisibilité et attire davantage d'investisseurs institutionnels.
Cependant, ces achats agressifs par des entreprises ne sont pas sans critique. Selon Peter Thiel - lui-même fortement investi dans Ethereum et Bitcoin, les entreprises à trésorerie Bitcoin pourraient tomber dans un piège de dettes à risque systémique : si le prix chute trop bas, il y a un risque de spirale qui serait déclenchée par une chute de la valorisation de ces entreprises, un manque soudain de capitaux et des ventes forcées potentielles.
Actuellement, la valeur intrinsèque des actions de Strategy n'est que 1.4 fois supérieure à ses avoirs en BTC par action. En février, elle était presque 2 fois cette valeur.
À long terme, le Bitcoin bénéficiera donc probablement de la combinaison d'inflation, d'adoption institutionnelle et d'offre décroissante, ce qui rend la prévision de Bitwise plausible. À court terme cependant, il apparaît de plus en plus que la confiance dans le modèle de trésorerie Bitcoin est fragile. Plus les entreprises concentrent leur bilan sur le BTC, plus leur destin est corrélé à sa volatilité. Un changement de paradigme à haut risque.
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👔 Ethereum, le token de Wall Street?
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Le PDG du géant des ETFs VanEck a décrit l'ETH comme le "token de Wall Street". Les grandes banques sont en effet en train de s'engager dans l'adoption des stablecoins, et pour ce faire elles doivent se décider sur une infrastructure blockchain. Et pour cela, Ethereum offre les plus grands avantages.
Cette évaluation est étayée par la dynamique actuelle du marché : les ETFs spot Ethereum ont récemment enregistré des entrées de $1.83 milliards en quelques jours de trading, dix fois plus que les produits Bitcoin comparables. De grandes banques comme Goldman Sachs figurent notamment parmi les plus gros acheteurs.
En même temps, la structure du marché se consolide : BlackRock détient déjà 3.6 millions d'ethers dans son ETF iShares, seulement 200'000 de moins que Coinbase.
Ethereum bénéficie actuellement de trois effets simultanés : une clarté réglementaire pour les stablecoins, un afflux du capital institutionnel et une vision technologique renouvelée. Cependant, ces développements comportent également des risques, y compris la centralisation croissante de la conservation des ETHs, des distorsions potentielles de gouvernance par la domination des ETFs et une dépendance technologique envers l'écosystème de réseaux layer-2. La question de savoir si Ethereum pourra répondre à ses volontés de décentralisation sera plus que jamais au centre de l'attention.
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🔎 Trésoreries Bitcoin : stratégies, échecs et nouveaux acteurs
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De plus en plus d'entreprises ajoutent du Bitcoin à leur bilan, mais pas toujours avec les mêmes résultats. De nouvelles stratégies comme la répartition des portefeuilles, la rotation vers l'ETH ou des plans d'investissements massifs montrent comment les entreprises et les pays réagissent différemment à la volatilité et aux risques du marché.
Le Salvador, par exemple, a réparti ses 6'274 BTC (environ $678 millions) sur 14 wallets différents pour minimiser le risque potentiel posé par les futurs ordinateurs quantiques. Bien que la menace soit actuellement considérée comme hypothétique, la vulnérabilité aux clés publiques exposées augmente à chaque transaction selon les responsables du programme étatique.
Cette mesure doit également être vue dans le contexte des tensions du Salvador avec le FMI, dont l'accord de $1.4 milliard récemment conclu exige une retenue dans l'engagement du pays envers le BTC.
Des entreprises comme ARK Invest continuent également de montrer un fort intérêt pour les entreprises crypto. La société d'investissement de Cathie Wood a de nouveau acquis des actions BitMine d'une valeur de plus de $15 millions et détient désormais plus de $300 millions dans l'entreprise, dont la trésorerie d'ETH valant $7.5 milliards est probablement la raison principale de l'intérêt d'ARK. ARK a aussi réalisé d'autres investissements chez Bullish, Robinhood et Block.
Cependant, toutes les entreprises ne profitent pas d'une trésorerie Bitcoin sur le long terme. Par exemple, le cours des actions de GameStop, Empery Digital, Sequans et K Wave Media a enregistré une hausse après l'annonce d'une trésorerie Bitcoin, mais a souvent glissé à des niveaux inférieurs par la suite.
Le cas est particulièrement flagrant chez Sequans : l'entreprise prévoit d'acheter 100'000 BTC d'ici 2030, en commençant par une émission d'actions pour $200 millions. Malgré ça, le cours de son action a récemment chuté de manière significative. Même des communications optimistes sur sa stratégie à long terme n'ont pas réussi à stabiliser le prix et rétablir la confiance de ses investisseurs.
La tendance des trésoreries crypto est donc mise à l'épreuve : tandis que des pionniers comme le Salvador se concentrent sur la sécurité de leur butin et que des investisseurs comme ARK s'intéressent aux trésoreries ETH, l'évolution du cours des entreprises à trésorerie crypto montre les limites du modèle. Le Bitcoin seul n'est pas une panacée pour la valorisation d'une entreprise, le timing, la communication et les fondamentaux restent essentiels pour une adoption réussie.
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⏸️ Les altcoins sur le banc de touche
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Alors que Bitcoin et Ethereum surfent sur la vague des fonds ETF, un rallye pour les altcoins se fait toujours attendre. Selon Bitfinex, un tel rallye ne pourrait se déclencher qu'à condition d'avoir de nouveaux véhicules d'investissement pour ces actifs plus risqués.
Les analystes s'attendent à ce que de nouveaux ETFs cryptos, y compris sur des memecoins, puissent stimuler la demande à partir de 2026.
Cependant, la SEC hésite encore à se positionner sur des ETFs basés sur Solana, XRP et d'autres altcoins. Pendant ce temps, l'activité croissante des stablecoins et les graphiques d'altcoins majeurs comme SOL, SUI et DOGE indiquent une rotation imminente du marché.
Le cycle économique prolongé pourrait briser la logique classique des quatre ans du marché crypto. Raoul Pal s'attend à une flambée des altcoins à partir du premier trimestre 2026, stimulée par une liquidité soutenue, un apaisement géopolitique et une patience institutionnelle. En même temps, les premières entreprises de trésorerie prennent déjà des mesures et se diversifient du Bitcoin vers les altcoins. Un exemple : Safety Shot a adopté BONK dans sa trésorerie... mais le cours de son action a été divisé par deux. L'ex-analyste de Goldman, Josip Rupena, met ainsi en garde contre les risques systémiques dus aux stratégies de trésorerie trop extrêmes et établit des parallèles avec la crise financière de 2008.
Les autorités réglementaires réagissent : en Allemagne, la réglementation MiCA est en train d'être transposée dans la législation nationale, avec comme point central le portail de données central ESAP qui donnera à l'avenir aux investisseurs un accès aux informations sur les crypto-actifs. En même temps, des lourdeurs bureaucratiques pour les titres tokenisés seront supprimées, un signal d'ouverture du marché.
Les altcoins sont sous une double pression : du côté macro, le marché attend de la liquidité et une clarté réglementaire tandis que du côté micro, il attend des véhicules d'investissement fonctionnels et des cas d'usage convaincants.
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🪶 L'instant de vérité de la DeFi
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Alors que les protocoles DeFi promettent de démocratiser le système financier, ils sont de plus en plus ciblés par les régulateurs et utilisés par les grands acteurs financiers traditionnels. Selon le PDG de Fold, Will Reeves, il existe une menace d'assimilation progressive avec des smart contracts qui devront de plus intégrer de règles de compliance tandis que les ETFs attirent les utilisateurs vers des structures centralisées avec des avantages fiscaux et juridiques.
Mais pour Reeves, il s'agit d'une phase que la DeFi survivra, même si la réglementation, les risques juridiques pour les développeurs et les incitations sont susceptibles de retarder son évolution.
Les menaces qui planent sur la confidentialité sont aussi réelles. En rejetant l'affaire Harper v. Faulkender en juin 2025, la Cour suprême des États-Unis a confirmé que les transactions sur les blockchains publiques ne sont pas protégées par la confidentialité constitutionnelle. Les analystes parlent d'un précédent qui va faire des paiements on-chain une infrastructure qui pourra être surveillée en permanence. Les entreprises forensiques prospèrent et leurs systèmes identifient déjà plus de 60% de tous les transferts de stablecoins prétendument illégaux. L'appel à la confidentialité des protocoles se fait donc de plus en plus fort, alors que seuls 2.6% des consommateurs américains prévoient de payer avec des cryptomonnaies d'ici 2026 en raison, entre autres, d'un manque de protection des données.
Mais il y a aussi un vent favorable structurel. Avec Avalanche, Chainlink et Pyth, les institutions officielles américaines mettent pour la première fois des données macroéconomiques telles que le PIB ou l'indice PCE sur la blockchain, une étape importante pour la transparence des données gouvernementales. Grâce à ces développements, Avalanche a enregistré une croissance de 66% avec plus de 11.9 millions de transactions par semaine.
Grayscale a aussi déposé une nouvelle demande d'ETF pour AVAX, tandis que le Département du Commerce célèbre cette intégration comme une "preuve de concept" pour l'ouverture de la blockchain.
La SEC a aujourd'hui 92 dossiers de demande de création d'ETF sur son bureau, dont huit pour Solana, sept pour XRP et plusieurs pour des fonds de staking Ethereum.
En étant de plus en plus intégrée aux structures étatiques et institutionnelles, la DeFi accède au capital institutionnel mais en même temps risque de perdre ses principes fondamentaux d'ouverture, de décentralisation, de self-custody et de confidentialité. La question n'est donc pas de savoir si la DeFi survivra, mais comment.
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💎 1 BTC, le club le plus exclusif au monde
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Seulement environ 800'000 personnes environ dans le monde possèdent au moins un bitcoin entier. Avec plus de 8 milliards de personnes, cela correspond à moins de 0.02% de la population mondiale. Même parmi les environ 560 millions d'utilisateurs crypto (6.8% de la population), seule une fraction atteint le seuil symbolique de 1 BTC.
Bien que la blockchain Bitcoin compte environ 827'000 à 900'000 adresses détenant 1 BTC ou plus, beaucoup d'entre elles appartiennent à des échanges, des acteurs institutionnels ou des utilisateurs possédant plusieurs portefeuilles.
Le chiffre est particulièrement exclusif si on le compare à la richesse mondiale : moins de 900'000 personnes possèdent 1 BTC ou plus, alors qu'il y a environ 16 millions de millionnaires dans le monde. Un bitcoin entier est donc statistiquement plus rare qu'une fortune de millionnaire. Et il est cher ! Avec un prix supérieur à $100'000, atteindre le seuil de 1 BTC est non seulement un obstacle financier, mais aussi psychologique. Investir un tel montant dans une seule position volatile nécessite de la conviction et une volonté de prendre des risques.
Et la compétition pour posséder un bitcoin entier s'intensifie. Sur les 21 millions de bitcoins qui existeront jamais, plus de 19.8 millions ont déjà été minés. Il en reste donc moins de 1.2 millions, moins ceux dont l'accès a été perdu. La distribution est aussi drastiquement inégale : seulement 1.86% de toutes les adresses contrôlent 90% des BTC disponibles. Les 100 plus grands portefeuilles détiennent ensemble plus de 58% de l'offre. Quatre adresses seules, chacune avec entre 100'000 et 1 million de BTC, détiennent 14% de l'offre totale. Et le créateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto, détient entre 750'000 et 1'100‘000 bitcoins, soit l'équivalent de $135 milliards.
1 BTC semble tangible - mais ce n'est pas le cas. Le prix, la distribution et l'accès en font une véritable denrée rare. Le mythe de "l'or numérique" est réel, mais accessible à quelques-uns seulement. Et c'est précisément ce qui le rend si convoité.
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